

Fred Scamaroni
(Extrait Partie 3 - Hè Viva ! Echos de la Citadelle)
"Il s’appelait Godefroy SCAMARONI, était un résistant corse, et fut incarcéré entre mes murs le 18 mars 1943. Pourtant, le 22 Juin 1940, les français et les allemands avaient signé un armistice désignant entre autres, la Corse comme zone libre. Malgré cela, le 11 novembre 1942, les troupes italiennes débarquent avec près de 85 000 soldats. Ils sont suivis, en juin 1943, par 20 000 soldats nazis. Imaginez ! Un occupant pour 2 insulaires.
De Gaulle, lui, veut faire de la Corse une zone stratégique pour son accès aérien et maritime. Il faut, pour cela, unifier les résistants insulaires. La mission est confiée à celui qu’on appellera Fred SCAMARONI et qui deviendra alors le Jean Moulin Corse.
Accompagné de son radio, le capitaine Scamaroni approche les côtes de l'île à bord d’un sous-marin. Les chemises noires de Mussolini découvrent qu'un réseau Gaulliste s’est créé. A sa tête, un homme qu’il faut stopper coûte que coûte. Un homme dont ils ne savent rien. Fred Scamaroni devient alors la personne la plus recherchée entre Londres et Ajaccio. Les italiens arrêtent toute personne susceptible d’avoir une information pouvant conduire à son arrestation. Ils finiront par arrêter un certain Edmond Severi, sans savoir qu’il s’agit du capitaine Scamaroni. Ils l’enferment ici, dans cette cellule. Elle est la plus à même de vous révéler ce qu’elle a vu et entendu.
Par où commencer ? Par les heures et les heures de torture perpétrées par l’OVRA, le service secret de police politique italien ? Par la crainte de trahir ? Ou par la nécessité de mourir ? Mourir pour ne pas trahir. Je l’entends encore dire à son voisin : « Tu diras à ma mère et mes sœurs que ce n’est pas grave de mourir et que je meurs content. »
Oui ! Pour garder ses secrets, le résistant se donne la mort. Auparavant, il aura laissé un message écrit avec son sang “ Je n’ai pas parlé, Vive De Gaulle, Vive la France.” Il décède le 19 mars 1943, à l'âge de 29 ans. L’évêque d’Ajaccio refuse des obsèques religieuses pour “L’inconnu qui s’est suicidé” et le jette dans la fosse commune. L’année suivante, le maire de la ville demandera que le corps de son ami soit exhumé et lui offrira des funérailles dignes de son sacrifice."